Biodiversité : plus de 30 000 espèces sont menacées dans le monde

La vie sur Terre a déjà disparu presque entièrement à cinq reprises sur les dernières 500 millions d’années, principalement à cause de changements climatiques.

Parmi ceux-ci, une intense période glaciaire, le réveil de volcans, ou encore cette fameuse météorite qui se serait écrasée dans le Golfe du Mexique il y a 65 millions d’années, anéantissant le règne des dinosaures. On appelle communément ces événements les cinq extinctions massives.

Or, les dernières études semblent concorder sur le fait que nous sommes à l’aube de la sixième, dont nous sommes les seuls et uniques responsables.

D’après Science Advances dans une étude parue en 2015, le taux d’extinction des espèces pourrait être cent fois plus élevé que lors des précédentes, et ce taux ne prend en compte que les espèces connues à ce jour (pour rappel, on recense aujourd’hui 1,74 millions d’espèces, mais leur nombre réel pourrait atteindre 12 millions).

Cela veut dire qu’un grand nombre d’espèces risque de disparaitre avant même que nous en ayons connaissance. Cette incroyable biodiversité est essentielle à notre vie sur Terre. Malheureusement, plus d’une espère sur trois est aujourd’hui menacée de disparition.

Selon l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), alors qu’en 1998, 1102 animaux et 1197 plantes étaient considérés en danger, ces chiffres ont grimpé à 3079 animaux et 2655 plantes depuis 2012. Pour y remédier, les gouvernements et les institutions tentent de sauver les espèces concernées par la mise en place d’interdictions de chasse, ou de zones protégées.

Une classification à différents niveaux

Il existe différents niveaux de risques dans la classification des espèces en danger, selon l’état critique dans lequel elles se trouvent :

  • Peu ou pas concernée : il n’existe pas de menace immédiate pour l’espèce. Exemple d’espèces : crocodile marin, babouin olive, ours brun, crapaud de canne.
  • Quasi menacée : l’espèce pourrait être menacée dans un avenir proche. Exemple d’espèces : oie empereur, bison d’Amérique, loup à crinière, tigre, requin.
  • Vulnérable : risque élevé de mise en danger à moyen terme. Exemple d’espèces : léopard africain, carpe, guépard, grand requin blanc.
  • En danger : risque d’extinction élevé dans un avenir proche. Exemple d’espèces : tigre du Bengale, rorqual bleu, loutre géante, gorille de montagne.
  • Danger critique : risque d’extinction extrêmement élevé dans un avenir très proche. Exemple d’espèces : léopard d’Arabie, guépard asiatique, rhinocéros noir.
  • Éteinte à l’état sauvage : déjà éteinte dans son milieu naturel, mais certains individus vivent en captivité. Exemple d’espèces : corbeau hawaïen, tigre de chine du Sud, crapaud du Wyoming.
  • Disparue : il n’y a pas un seul individu vivant de cette espèce sur la planète. Exemple d’espèces :  tigre caspien, couguar de l’est, dodo, grizzli de Californie.

L’Homme au centre des causes

Si les causes de cette extinction massive sont multiples et variées, elles se retrouvent néanmoins autour d’un dénominateur commun : l’Homme. Son développement, son expansion, sa population toujours croissante, son mode de vie toujours plus consommateur, ou encore son artificialisation de la planète, sont autant d’éléments perturbateurs des écosystèmes naturels et donc des individus qui les composent. Chacun des thèmes précédemment développés est une cause de l’extinction massive en cours, à des niveaux d’impacts différents :

Destruction des habitats

L’humanité élargit son emprise afin de créer des zones de vie mais également d’exploiter le sol. De nombreux animaux et plantes vivant autrefois dans une nature intacte sont influencés négativement par le comportement humain car leur environnement naturel est au mieux altéré, au pire détruit. Ils doivent donc s’adapter pour survivre, ou disparaître.

Changements dans les conditions de vie naturelles

Les animaux et les plantes peuvent ne pas être en capacité de s’adapter aux nouvelles conditions induites par le changement climatique. C’est particulièrement vrai autour des milieux aquatiques, où l’augmentation de la température de l’eau fait baisser l’oxygène à un niveau rédhibitoire pour certaines plantes ou espèces de poissons.

Chasse et braconnage

La chasse et le braconnage illégaux restent un problème majeur pouvant entrainer l’extinction d’espèces entières. L’appât du gain est tel que certaines personnes mal intentionnées abattent des animaux simplement pour récupérer leurs précieuses dents, défenses ou fourrures. Si ces animaux ne sont pas correctement protégés par les gouvernements (ce qui est difficile car les braconniers sont toujours mieux équipés et préparés), ils finiront par disparaître.

Surpêche

La pêche excessive est une menace très sérieuse sur les espèces. L’humanité consommant toujours plus de poissons, la pêche s’accentue pour répondre à la demande à un rythme bien supérieur à la reproduction générale, ce qui diminue les populations. La morue de l’Atlantique est par exemple sur les listes de l’UICN.

La pollution

La révolution industrielle et notre besoin accru de consommation ont entraîné une augmentation de nombreuses formes de pollution. Les pluies acides, la pollution de l’eau, la pollution de l’air et d’autres types de pollution peuvent nuire à de nombreuses espèces de manière extrêmement défavorable. S’ils ne sont pas en mesure de s’adapter aux niveaux de pollution plus élevés, ils risquent de disparaître.

Un taux de reproduction insuffisant

Certaines espèces sont très désireuses pour se reproduire, d’autres sont juste paresseuses pour le faire. Cela peut causer de gros problèmes pour les animaux ayant un faible taux de reproduction, car ils ne sont probablement pas en mesure de maintenir leur espèce.

La génétique et la spécialisation

Les animaux qui ont une faible variation génétique courent un plus grand risque d’extinction que les animaux à forte variation génétique. Ils pourraient en effet potentiellement être anéantis par une seule grande épidémie. En raison de la faible variation génétique, tous les animaux de cette espèce seront touchés par la maladie et ils ne seront probablement pas en mesure de la combattre. De plus, l’adaptation aux nouvelles conditions de vie sera également plus difficile si les animaux ont une faible variation génétique car ils seront plus sensibles aux conditions de vie modifiées.

Conclusion

A cause à l’intervention humaine, un nombre croissant d’espèces risque de disparaître dans un avenir proche. Afin de stopper ce processus, nous devons sensibiliser les industriels et modifier nos comportements de consommation au quotidien. Nous devons faire des sacrifices afin de protéger notre environnement et assurer un avenir viable à nos enfants.

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